La “Pleurothérapie” Ne Retenez Plus Vos Larmes !

Pourquoi pleurer est souvent synonyme de faiblesse au point de se retenir de le faire ? Surement à cause d’une trop longue époque où l’on apprenait aux enfants à ne pas se laisser aller. D’ailleurs les garçons ont été les victimes collatérales de ces dernières générations. Pas surprenant que les hommes pleurent moins facilement que les femmes …

Alors que mon Dieu une bonne séance de pleurs fait un bien fou. Pleurer est un moyen efficace pour se décharger de toutes les tensions et charges émotionnelles. Comme le dit si justement Amel Bent « ne retient pas tes larmes, pleurer ça fait du bien…. »

Un pleur et ça Repart !

Je l’avoue, je suis de nature “émotive introvertie”, c’est-à-dire que je m’empêche de pleurer alors que le besoin est bien présent. (Je ne sais pas si cette expression existe vraiment, mais c’est celle qui me vient à l’esprit.).

Avec l’âge, je me laisse plus facilement aller dans cet exercice, j’arrive même à laisser couler des larmes devant mes proches pour partager mon émotion.

Mais attention ! quand il s’agit d’un bon pleur qui vient des tripes, je préfère le faire en séance privée avec moi-même. J’essaie de préserver la partie “glamour” dans mon couple en évitant que mon mari ne me voit avec le package « yeux rouges, nez qui coule, visage tout défait et bouffi, etc. »

Malheureusement, je n’arrive pas à pleurer avec classe comme dans les Feux de l’Amour, bien au contraire….

Plus sérieusement il n’est jamais sain d’être interrompu dans ce lâcher prise, car on ne veut pas manquer la meilleure partie qui arrive à la fin : ce divin soupir de soulagement …

La Catégorie “Dur(e) à Cuire”

On peut classer le pleur dans différentes catégories en fonction de l’émotion qui le déclenche, comme la tristesse, la joie, la colère, l’injustice et j’en passe …

Mais, il y en a un que je nomme le « dur(e) à cuire ». Ces larmes qui ont du mal à sortir malgré cette nécessité immense de pleurer pour se soulager et se décharger de toute cette peine toxique.

Le problème, c’est que vous sentez que vous ne pouvez pas vous le permettre de peur de vous écrouler. Ce poids qui vous oppresse la poitrine est tellement lourd, que vous avez trop peur que vos larmes ne s’arrêtent jamais de couler si vous osez commencer.

Vous avez trop de choses à faire, trop à gérer, trop de responsabilités qui pèsent sur vos épaules, vous êtes en mode survie, car le plus important pour vous est de continuer à tenir debout.

Il ne faut pas flancher, il faut avancer !

Certaines personnes, même si elles voulaient le faire, ne sauraient pas par où commencer, voir pire comment pleurer. Vous vous reconnaissez ?

Pleurer C’est Un Besoin Vital

Avant de vous donner quelques pistes, je tiens à vous dire qu’il est vital de pleurer !

Je vous comprends tellement, car je suis passée par là moi aussi. À titre d’exemple, il m’a fallu plus de 20 ans pour enfin pleurer la mort de ma petite sœur. Avec du recul, quand j’y repense, je suis tellement triste pour ce que je me suis fait subir. J’ai gardé en moi une émotion qui n’avait rien à faire au fond de mes tripes.

J’ai eu des tentatives où les larmes montaient, parfois elles coulaient, mais je les retenais pour les raisons que j’ai évoquées plus haut. Il y a des moments où je pleurais par procuration, c’est-à-dire que je me laissais aller quand j’écoutais une histoire qui se rapprochait de la mienne.

Mais je ne pleurais pas pour les bonnes raisons, je ne laissais pas ma propre émotion sortir. Les bienfaits n’étaient que superficiels.

Finalement, j’ai réussi à pleurer, et depuis ce jour, je ne me suis jamais arrêtée. Je pleure sans cesse depuis que j’ai commencé à tel point que c’est devenu une pathologie …. 

C’est bien évidemment une blague !

Tout ça pour vous dire que les larmes finissent toujours par s’arrêter, car on n’a jamais entendu parler d’une personne qui est morte noyée dans ses larmes !

Répétez après moi et Amel Bent : Ne retiens pas tes larmes, pleurer ça fait du bien, laisse aller ton chagrin, etc.

Comment Bien Pleurer ?

1er Commandement : S’isoler de Toute Distraction

Tout d’abord, pour que le pleur soit efficace, il faut déjà faire une pause. Le mieux serait de trouver un moment où vous êtes seul(e). C’est le moment parfait pour une bonne distanciation sociale avec tout élément perturbateur, surtout de vos mioches !

Même si vous vous cachez dans vos toilettes, ils arriveront à vous retrouver et vous utiliserez cette excuse pour ravaler vos larmes en risquant une rétention d’eau.

Le silence est le terreau parfait faire sortir ses larmes. Pour beaucoup, le silence fait peur, et au moindre signe d’une émotion, ils essaient de la refouler en cherchant des distractions. Mais il est vraiment très important de trouver un lieu calme où vous vous sentirez à l’aise. Avec tous ces ingrédients, vous vous permettrez ce fameux  “lâcher prise”.

S’isoler dans sa voiture est une bonne option, mais s’il vous plaît ne conduisez pas en pleurant, ça ne marche que dans les films …

2ème Commandement : Apprendre à Respirer

Je ne vais pas d’emblée vous demander de penser à tout ce qui cloche dans votre vie. N’oubliez pas, vous êtes dans la catégorie “dur(e) à cuire”, et rien qu’à la pensée de votre situation vous allez vous braquer en remettant votre armure de “Warrior” en criant « faut pas que je flanche faut que j’avance ».

Faites demi-tour, rasseyez-vous, on reprend la session …

Pour libérer ce nœud qui serre votre poitrine, vous allez commencer par bien respirer. Comme savoir respirer est bien plus difficile qu’il n’y paraît, voici une courte vidéo pour vous aider à le faire : Exercice de 5mn “Cohérence Cardiaque”.

Ne vous mettez pas la pression, on ne vous demande pas de vous transformer en Buddha et d’atteindre le nirvana. Cet exercice vous permettra juste de respirer plus longuement et de vous détendre 😉

Si je vous conseille cela, c’est parce que la respiration est vraiment un allié pour le mental. La preuve, dès qu’on ressent une angoisse, anxiété ou toute autre émotion toxique, notre respiration se détraque. Pas étonnant que dans toute forme de méditation la respiration ait une place majeure.

3ème Commandement : On S’autorise à Ressentir L’émotion

Normalement, à cette étape-là, vous êtes “à point” et c’est le moment de penser au sujet qui provoque ce chagrin. S’il y en a plusieurs, il faut alors y aller étape par étape pour ne pas embrouiller votre esprit et provoquer un blocage.

Il faut vraiment comprendre que cette émotion, qui stagne au fond de vous, va provoquer des dommages collatéraux. Plus elle y restera, plus elle va devenir toxique pour votre mental, mais également pour votre corps.

J’ai lu dernièrement une citation qui apparement est tiré du livre d’un psychiatre britannique “the Pathology of Mind”, qui résume très bien l’effet de la tristesse sur notre organisme.

The Sorrow which has no vent in tears may make other organs weep”

Henry Maudsley (1879)

La traduction ressemblerait à ça

“Le chagrin qui n’a pas d’issue dans les larmes peut faire pleurer les autres organes.”

Cela rejoint parfaitement ce que j’avais appris et évoqué dans mon témoignage sur ma Spondylarthrite, les maladies sont des “mal à dire” …

4ème commandement : Trouver la Meilleure Voie pour Déclcncher les Larmes

Vous avez suivi les conseils ci-dessus et rien ne se passe ? Peut-être avez vous besoin d’une aide extérieure pour y arriver. Voici quelques pistes que j’ai testées et approuvées :

Médecine Traditionnel et Relaxation

Le Chi Nei Tsang 

C’est un massage traditionnel chinois qui travaille sur le ventre et les organes internes comme le foie, rate, poumons, etc. Il libère et détoxique les organes de toute charge émotionnelle et tensions. La médecine chinoise dit que le ventre est notre second cerveau. Les expressions comme “j’ai l’estomac noué” ou “avoir la boule au ventre” prouvent bien que cet organe est le carrefour de nos émotions.

Ce massage énergétique est parfait pour libérer tous ces blocages. Je l’ai testé pour la première fois à Paris en 2010 avec Brigitte Guillôme. À l’époque, elle était l’une des rare à pratiquer dans la capitale. Et à Madrid, je vais chez Xiao Ying qui est une experte dans les massages traditionnels asiatiques.

La Sophrologie

Cette méthode ressemble un peu à la méditation guidée car le sophrologue vous guide par sa voix. La sophrologie, contrairement à la méditation, ne se tourne pas uniquement sur l’instant présent, mais également le passé et le futur. Différents exercices peuvent être proposés selon le cas, comme des mouvements qui ressemblent au yoga, de la visualisation en mode méditation, et de la respiration consciente pour un effet relaxation.

Si vous êtes à Paris, je vous conseille de contacter Candice Lévy, qui était ma naturopathe durant ma seconde grossesse. Elle m’avait proposé une séance de sophrologie pendant laquelle je n’ai pas pu contenir des larmes qui étaient pourtant bien incrustées. Elle est excellente dans les domaines de la femme enceinte et du nouveau-né mais également dans tout ce qui tourne autour du monde féminin.

Les Larmes via L’art

La Musique  

La Soul, le Blues, le Raï, le Flamenco, le Fado et j’en passe ont tous un point commun, ce sont des musiques qui permettent d’exprimer sa tristesse et ses problèmes. Il y a certains morceaux qui ont ce pouvoir de remuer votre fibre sensible et de déclencher des flots de larmes.

Sans aucune raison, à l’écoute des premières notes d’une chanson, un frisson vous traverse qui appuie sur le bouton “on” de vos émotions. N’hésitez pas à vous préparer une playlist pour vous aider lors de votre session de “pleurothérapie”.

Les Films

Pendant un minimum d’1 h 30 jusqu’à 4 h pour les films de Bollywood, le temps s’arrête et vous vous retrouvez dans une bulle. Pour les personnes qui ont vraiment du mal à faire une pause au calme, regarder un film est un bon compromis pour avoir ce moment à soi.

Pourquoi ne pas en profiter pour en choisir un qui va vous faire chialer ?  Je voudrais bien vous en conseiller mais je doute que vous soyez prêt à rester assis pendant plus de 3h pour regarder un film indien….

C’est dommage car Bollywood a l’art de vous faire vivre les montagnes russes émotionnelles ! J’en ai converti pas mal autour du moi 😉

Le mieux serait peut être de choisir un sujet qui se rapproche de votre situation et émotion du moment, en n’oubliant pas de préparer vos mouchoirs.

Je vous souhaite une bonne séance de “Pleurothérapie” et un beau soupir de délivrance !