Dans la seconde partie : #2 Spondylarthrite Ankylosante : Mon Regard Sur L’Uvéite, j’avais longuement évoqué ce que m’a fait endurer l’uvéite, cette manifestation douloureuse qui est très souvent révélatrice d’une spondylarthrite ankylosante, de maladie auto-immune ou rhumatismale.

Dans mon cas, elle est apparue subitement quelques mois après mon accouchement. Les autres signaux (intestins, peau, dos, etc.) eux n’ont fait que croître au fil de mes premières années de maternité. La seconde grossesse a permis de dévoiler ma maladie et de mettre un terme à cette errance diagnostic qui m’a trop longtemps rongée.

Une Grossesse Douloureusement Salvatrice

Je suis tombée enceinte en 2015 et les mois qui ont suivi ont été gâchés par des douleurs insupportables au dos, mais également aux articulations. Plus les mois avançaient et plus il m’était difficile de bouger, chaque membre de mon corps devenait rigide, les douleurs s’aggravaient la nuit au point où aucune position ne trouvait grâce à mes yeux.

Mon ainé allait avoir 3 ans et il m’était impossible de me mettre au sol ou à genoux pour jouer avec lui et encore moins de le porter. Je n’apprends rien aux mamans en disant que c’est à ces âges que les enfants sont les plus demandeurs d’attention, imaginez donc la souffrance interne et la culpabilité de me sentir si limitée.

Comme je l’ai évoqué dans la première partie, le dos est un lourd fardeau que je traîne depuis très jeune, mais je n’avais jamais atteint cette dose de souffrance auparavant. En parallèle, j’étais en train de vivre quelque chose qui ressemblait à un baby-blues avant l’heure, au point où j’ai été voir une psychiatre spécialisée dans la maternité, par peur que mon bébé ressente ce mal-être.

Volcan au Sommeil Agité

Avec du recul, je peux mettre plus facilement des mots qui donnent un sens à tout ça, mais à l’époque, j’étais complètement démunie. Cette grossesse avait en quelque sorte fait jaillir des émotions que j’avais laissées enfouies au plus profond depuis ma petite enfance. 

Depuis des décennies, mon corps a été un volcan longtemps resté en sommeil. Ses champs de fumerolles qui représentaient mes inflammations m’indiquaient qu’il était actif et en souffrance. Jusqu’au jour où, fatigué de crier au secours en essayant de se délivrer de toutes les tensions, mon corps a finalement décidé d’exploser et de projeter toute sa lave.

Je n’arrive pas à expliquer pourquoi les inflammations ont pris de l’ampleur durant mes premières années de maternité. Est-ce la faute aux hormones qui ont déréglé mon système immunitaire pour enfin dévoiler ce qui s’y cachait ?

Je n’ai toujours pas la réponse, mais ce dont je suis certaine, c’est que la dernière grossesse a été douloureusement salvatrice et révélatrice. À peine le temps de donner naissance à mon précieux bébé que dès la sortie, j’ai passé une myriade d’examens, radios, IRM et j’en passe. Je suis retournée voir le rhumatologue avec tous mes résultats et son verdict a été sans appel, j’ai une spondylarthrite ankylosante.

Une Sentence sans Appel

Maladie incurable – STOP – qui évolue en s’empirant après chaque poussée – STOP- l’unique remède contre les douleurs, ce sont les anti-inflammatoire – STOP- il faut vivre avec – STOP.
Voilà comment j’ai reçu la réponse du médecin à ma question : comment guérit on de cette maladie ?

Son diagnostique avait le goût amer d’une condamnation…

Je ressors de son cabinet avec une ordonnance d’anti-douleurs et surtout complètement dépitée en imaginant un corps qui, au fil des années, allait se solidifier.

Quelques semaines plus tard, j’ai fait une énorme crise au point d’être alitée pendant plusieurs jours, je souffrais le martyre. Je pense que cette souffrance n’était rien à côté de l’état de mon cœur de maman qui était complètement en vrac. Je ne pouvais pas garder mon nourrisson dans mes bras, ni même lui apporter toute l’attention et la connexion qui sont vitales pour la maman et son bébé.

Cette maudite maladie m’a volé des moments précieux avec mes jeunes enfants et je me suis jurée qu’elle ne le ferait plus. J’étais férocement déterminée à trouver une solution autre que celles des médecins qui me condamnaient à vivre sous anti-douleurs à vie.

Lumière au Bout du Tunnel

J’ai donc passé mon temps sur internet pour mieux connaître cette maladie et lire des témoignages. Puis je suis tombée sur le blog de Jacqueline Lagacé qui parlait des travaux d’un certain Dr Seignalet qui a élaboré une diète appelée Hypotoxique.

J’ai lu religieusement des dizaines de témoignages disponibles sur le site, qui affirment tous avoir vaincu la douleur par l’alimentation.

Après des heures de lecture sur les travaux du Dr Seignalet, j’ai découvert le livre du biologiste Jean- Marie Magnien via le site de Thierry Souccar. Il a écrit le livre « Réduire au silence 100 maladies avec le régime du Dr Seignalet ».

La lecture de quelques extraits m’a tout de suite convaincu de le commander.

Après l’avoir lu d’une traite, j’ai mis en pratique tous ses conseils et au fil des semaines, j’ai pu arrêter les anti-douleurs, mais surtout, j’avais cette agréable sensation que mon corps était en train de se dérouiller.

Sans exagérer, ce régime a changé ma vie.

Régime Hypotoxique

Pour le Dr Seignalet le régime hypotoxique permet de réduire peu à peu certaines maladies au silence, car elle prône une alimentation anti-inflammatoire. Pour aider notre système immunitaire à ne pas s’emballer, il faut exclure certains aliments qu’il considère comme “ennemi”.

Il faut donc supprimer tous les produits qui ont subi une transformation comme les céréales “modernes” (bléépeautre, orge, avoine, etc..) car ils sont difficiles à digérer.

Ne plus consommer le lait et tous les dérivés (fromage, yaourt, beurre, etc..) car le lait animal est trop riche en calcium ce qui est important pour les premiers mois d’un bébé animal, mais cela crée des intolérances pour nous surtout à l’âge adulte.

Le Dr Seignalet souligne l’importance d’une cuisson à basse température pour ne pas dénaturer les nutriments, de manger bio et de privilégier les huiles premières pressions à froid.

Intestin qui Fuit ?

Mais vous devez vous demander quel est le lien entre les maux de dos et l’alimentation ? c’est la question que je me suis également posée. Dans le livre dont je vous ai parlé plus haut, Jean Marie Magnien explique en détail le rôle de nos intestins. Ils peuvent être le carrefour de maladies surtout dans le cas du “syndrome de l’intestin qui fuit”, appelé aussi hyperperméabilité intestinale.

Ce changement d’alimentation va donc éviter de perturber le fonctionnement de la paroi intestinal et de faire baisser la “température” de nos inflammations.

Bonjour la Frustration !

Même si ce régime est un réel bienfait dans ma vie, l’adopter n’a pas toujours été une partie de plaisir et les premiers mois ont été vraiment rudes. Ma vie sociale était en berne, car cette diète ne permettait pas à l’épicurienne que je suis d’avoir ces moments de partages et convivialité autour de la table.

Faire un restaurant ou aller manger chez la famille ou amis, c’était mission impossible !

Il faut savoir que je suis doublement “sanctionnée” en étant issue d’une famille marocaine et mariée à un Haut Savoyard. Du côté de ma belle-famille, le fromage est le produit “star” en Haute-Savoie, et côté Maroc le blé et les céréales sont les aliments de base de la gastronomie marocaine… Bonjour la frustration !

Pour couronner le tout j’ai un amour fou pour la pâtisserie française qui a elle seule allume tous les voyants rouges d’une inflammation !

Pas surprenant que je sois passée par quelques mois de déprime, mais pour rien au monde, je ne reviendrais en arrièreJe n’ai plus fait de crise depuis celle de 2015 et je n’ai jamais eu besoin de reprendre des anti-douleurs depuis ces dernières années.

Quelques Entorses à la Règle…

En adoptant ce régime vous apprenez à mieux connaître votre organisme et savoir quels sont les aliments qui activent le plus l’inflammation. Dans mon cas, ce sont surtout les produits laitiers qui détraquent mes intestins, mais pour d’autres cela peut être autre chose.

Ceci vous permettra de faire quelques écarts de temps en temps histoire de ne pas sombrer dans la déprime, car on a beau dire tout ce qu’on veut, un pain sans gluten avec du beurre végétal n’égalera jamais une bonne miche de pain tartinée au beurre salé !

Je ne parle même pas des pâtisseries et des autres plaisirs coupables qui ne font pas partie de la liste du Dr Seignalet…

Mais lorsque je fais des écarts, mon corps se raidit et mes douleurs au dos et aux articulations reprennent. Je comprends donc tout de suite que la fête est terminée et qu’il est temps de me remettre sur les rails.

Mais la nutrition ne peut réellement fonctionner contre les inflammations que si elle est combinée avec un travail en profondeur sur soi en se libérant de tous ces poids qui vous mine en silence.

Quand on a du “mal à dire” les choses cela se transforme en maladie.

Garder les choses au fond de soi cela devient un virus pour notre corps qui prend la forme de stress, d’angoisse, d’anxiété bref de mal être qui sont les parfaits ingrédients pour alimenter une maladie auto-immune.

Avec du recul je peux dire que ma Spondylarthrite Ankylosante a été une douloureuse bénédiction…

suite : #4 Ma Spondylarthrite Ankylosante, Cette Douloureuse Bénédiction

4 Comments

  1. Wow je suis si touchée par ton histoire 😢 je suis contente qu’elle se solde quand même par des solutions inespérées et qu’aujourd’hui tu ailles mieux et profites de tes enfants. J’imagine en tout cas les sacrifices, les douleurs et les contraintes ! Je t’envoie toute ma force et mon énergie ! Nous sommes des guerrières du quotidien !

    • Un grand merci à toi Julia pour ce gentil message qui me va droit au coeur. Tu as très bien résumé nous sommes des guerrières du quotidien !

  2. Merci pour ces informations! Enfin un témoignage qui donne espoir 🥳 Je vais tenter 😊

    • Merci Magali d’avoir pris le temps de lire et j’espère de tout mon coeur que ces quelques pistes marcheront pour vous. Donnez moi des nouvelles 😊

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